vendredi 31 mai 2013

Mystère des insultes sexistes


Pourquoi "j'vais lui niquer la gueule" est une menace, alors que niquer, c'est bien? Le mystère des insultes sexistes


Mes employeurs avaient l’air inquiet et combatif à la fois, assis côte à côte à une table, penchés devant un écran, nerveux. Il était question de prud’hommes et d’un ancien salarié.
Faussement innocente et curieuse de connaître leurs antécédents, je demande :
_ Quelqu’un vous cherche des noises ?
Sourire crispé qui signifie « ne te mêle pas de ça cocotte », et réponse :
_ Ceux qui nous cherchent des noises, on les nique.
Je repars, ricanant intérieurement, satisfaite de leurs tracas. 

Mon esprit se relâche, s’attarde à leurs paroles. « On les nique ». Faisait-il allusion à un désir d'union charnelle avec cet ancien salarié ? Cette hypothèse était peu probable. C’était donc une métaphore. Pour eux, niquer quelqu’un revient à le détruire. Etrange. Dans mon esprit, ce terme, ainsi que « baiser » (pas « enculer », mais je ne parle qu’en mon nom propre), ce terme de « niquer » évoque une joyeuse communion des sens, une fête archaïque à deux, une célébration de l’instant présent et une exaltation des corps. Les fantasmes et souvenirs délicieux vers lequel mon esprit dérivait n’était pas en accord avec le « niquer » de mes employeurs.
Quand j’entends une insulte du style de « va te faire foutre », mon esprit s’égare, toujours. Tu m’envoies me « faire foutre » dans un accès de colère, tu exprimes ton mépris et ta haine, mais moi j’aime bien ça, me faire .. Etrange.

La plupart du temps, quand j’entends une insulte ou une menace, ou lorsque quelqu’un s’estime floué et exprime sa colère.. des pensées suaves me viennent en tête. J’en ai déduit que j’étais masochiste.

Il m’arrive de me sentir dépravée comme Lilith chassée du jardin d’Eden lorsque j’entends parler de sexe autour de moi. Les hommes disent « je vais la baiser », « je me la suis tapée », « j’ai envie de la tringler ». Les femmes, mieux élevées, ne disent rien. Quand elles sont vulgaires comme moi, elle peuvent dire qu’elles ont envie de se taper tel ou tel, mais c’est plus rare. En tout cas, le garçon pénètre la fille, le monsieur baise la dame et le papa met la graine.
Les femmes devraient donc rester immobiles, se laisser faire, un sourire léger esquissé sur leur visage diaphane. Elles sont l’objet des phrases, se font passer dessus par le sujet des verbes, susurrent « prends-moi » et attendent la suite.
Je me sens perverse. Il me semblait que le sexe était un partage, un échange avec une répartition juste et équitable de coups de reins et d’énergie déployée. Le discours ambiant ne va pas dans ce sens. A croire que ces messieurs préfèrent les poupées inertes.

Je n’ai donc rien compris à la vie. Le sexe, pour une fille, est dégradant, et il nous est déconseillé de participer. J’ai donc arrêté. Pour me substanter, je suis allée voir des films porno sur internet. Peu habituée du fait, j’ai simplement tapé « porno » sur Google et je suis allée sur « perfectgirls.net ». Un excellent moyen de le savoir, enfin, ce qu’était une fille parfaite ! Et là j’ai eu la confirmation que je n’étais pas normale.
Les titres des films : « Jayden la blonde se fait défoncer par une grosse bite noire », « Adana se fait tripoter pendant son sommeil et se laisse baiser » (dans la vraie vie, ça se juge aux assises, soit dit en passant), « torture et violence pour cette coquine ! » ou encore « salope joue la pompe à vélo ».

Les insultes, le langage courant, les films.. Tout concorde. Le sexe, pour les femmes, devrait être dégradant et destructeur. Et pourtant on aime ça !

J’ai envie de rassurer les hommes : ne vous inquiétez pas autant pour nous. Nous ne nous sentons pas salies après une union charnelle avec vous, il n’y a rien d’effrayant ni de douloureux à ces activités. L’érotisme n’a rien à voir avec la violence, la dégradation ou l’avilissement de l’autre. C’est dans vos têtes. Détendez-vous, tout va bien se passer. Shall we dance? 

vendredi 24 mai 2013

Muriel Salmona dans le Nouvel Obs


" En fait, on considère très habituellement comme des comportements sexuels féminins "naturels" les effets de violences, de stéréotypes et d’une discrimination sexiste qui sont imposés aux femmes. Depuis l’enfance, elles sont souvent soumises, dominées, chosifiées, humiliées, harcelées, agressées [par des hommes et par le système patriarcal], leur sexualité est contrôlée, on leur rappelle que leur corps ne leur appartient pas, qu’il peut-être morcelé, exposé, exhibé, monnayé, forcé. On va décrire leur sexualité traumatisée par les violences comme étant une sexualité normale. En parallèle, la sexualité non traumatisée des femmes, une sexualité épanouissante, active, cohérente avec sa personnalité, ses désirs et ses attentes est très peu représentée ou diffusée, et elle est souvent considérée comme hors du commun.
La sexualité est un domaine de l'activité humaine saturé de violences, violences qui sont tolérées, voire valorisées. Les stéréotypes sexistes, la domination masculine et les idées fausses concernent également la sexualité masculine, et permettent une équivalence entre sexualité et conduite agressive "légale". Ils amènent à tolérer la prostitution, la pornographie et les conduites sexuelles violentes entre adultes dits "consentants".Cette confusion entre sexualité et violence est entretenue par l’utilisation d’un vocabulaire et d’un discours dégradants sur la sexualité : la majorité des injures sont à connotation sexuelle, les blagues, les sous-entendus, les remarques "graveleuses" abondent, tandis que le champ lexical de la sexualité est souvent guerrier et criminel ou bien faisant référence à la chasse. Elle permet de véhiculer une image dégradée des femmes, réduites et morcelées en tant qu'objets sexuels. Elle crée aussi une vision prédatrice et pulsionnelle de la sexualité masculine, avec des rôles caricaturaux distribués aux hommes et aux femmes.Cette représentation de la sexualité, à laquelle presque tout le monde adhère par conformisme, infecte les relations homme-femme et les relations amoureuses. Elle dégrade les femmes et banalise de nombreuses violences sexuelles, ce qui permet à Monsieur Ozon de plaquer ses idées comme il l’a fait lors du festival de Cannes, contribuant à empêcher les femmes et les hommes eux-mêmes d'accéder à une sexualité épanouissante. "





mercredi 22 mai 2013

Fantasme de prostitution ? aux limites de la logique



Pour rappel, voici les propos de François Ozon cités dans le Figaro :
«Cela ne veut pas dire qu'elles le font, mais le fait d'être payé pour avoir des relations sexuelles est quelque chose de très évident dans la sexualité féminine (...) C'est le cas parce que la sexualité est complexe. Je pense que vouloir être un objet sexuel, être désiré, être utilisé, est quelque chose de très courant. Il y a un genre de passivité que les femmes recherchent. (...) C'est la réalité."

Je passerai outre l'ineptie de considérer la sexualité féminine comme passive. Je mettrais cette imbécilité sur le compte de l'ignorance. La question du fantasme de prostitution est intéressante en revanche. Pour moi fantasmer sur une situation de prostitution est un non-sens. Je m'explique. 

Dès qu'un rapport sexuel est monnayé, il est contraint. Même si le client est beau et qu'il sent bon, même si le ou la prostitué-e n’est pas dans une inextricable misère, le simple fait qu’il y ait une contre-partie matérielle infléchit le désir et l’influence. Le désir n’est plus la seule force qui pousse un épiderme à se frotter à un autre. Dans une société où chacun-e est libre de disposer de son corps, c’est le désir et lui seul qui doit être à l’origine d’une fusion des sueurs. Or dans le cas de figure de la prostitution, l’argent entre dans l’équation. Les euros sont présents dans un coin de la tête, alors que l’esprit devrait être tout entier dans les corps, l’envie et le plaisir.

Une personne prostituée est toujours dans une situation de contrainte, même dans les cas (minoritaires, rappelons-le) où elle accepte sa situation. J’ai accepté mon activité de traductrice de bon coeur, et pourtant le fait d’être rémunérée implique que je traduise des textes improbables qui parlent de torches olympiques.

A partir de là, fantasmer sur une situation de contrainte est un non sens. Ce qui est créé par l'imaginaire est forcément conforme à ses propres désirs – même des désirs étranges ou difficiles à assumer, comme faire l’amour avec une personne a priori détestable selon des critères rationnels. Ce sera tout de même un désir, et non une contrainte, qui est toujours une réalité qui s'impose de l'extérieur. Donc les fantasmes de prostitution, viol, coups sur la gueule, etc sont plutôt des désirs de mises en scènes qui ressemblent à de la prostitution etc, mais qui n’en sont pas réellement.

Dans le cas du « fantasme de viol », c’est encore plus net. Un fantasme implique un état d’excitation ou du moins de disponibilité érotique. Fantasmer, c’est créer, choisir, arrêter et recommencer à sa guise, c’est être actif. Il est donc impossible de fantasmer sur une situation de contrainte, les termes mêmes se contredisent.

D’ailleurs, puisque notre imaginaire est capable d’autant de fantasmes, de jeux, de subversions, puisque notre imaginaire est si actif.. les femmes sont-elles si passives que François Ozon voudrait nous le faire croire ?

samedi 18 mai 2013

des réponses, des messages..

Avant un article conséquent sur les masculinistes, que veulent-ils, et en quoi ils représentent un danger pour les droits et la sécurité des femmes et des enfants.. 

Je ne peux pas m'empêcher de répondre aux commentaires que je lis en bas des articles de presse ou récemment sur le site Topito, à propos de détournements de publicités sexistes. On inverse les rôles, c'est homme qui prend la place de la femme et devient un objet sexuel. La parodie est louable dans son objet, mais ça ne marche pas. 

http://www.topito.com/top-pubs-sexistes-envers#comment-149317

Je suis passée à l'étape supérieure dans ma formation de kamikaze, avec un message dans la boîte personnelle d'un psy de chez SOS Hommes battus. J'attends sa réaction. 

Monsieur, Je me suis permise de lire quelques messages et articles postés sur votre page. 
Vous dites " Les femmes n'hésitent pas à déposer plainte". C'est absolument faux. Les centres d'appel de femmes battues et violées parlent d'une plainte pour 10 agressions. J'ai moi-même autour de moi (entourage, travail ) de nombreux exemples de femmes qui n'ont pas porté plainte pour diverses raisons (honte, refus de parler, peur des représailles, sentiment d'impuissance). Votre discours victimaire repose sur des contre-vérités. Je suis navré que vous ayez fait une mauvaise rencontre dans votre vie, mais ne faites pas de quelques exceptions une généralité. Les violences de femmes contre des hommes sont rares, l'inverse est largement répandu.
Bien à vous 
Pauline A



vendredi 10 mai 2013

Joy Sorman et le féminisme à la papa



Boys, boys, boys, de Joy Sorman, bref roman au titre tape-à-l'oeil et lauréat du Prix de Flore 2005, déverse un machisme et une détestation des femmes nauséabonds. L'auteur veut être "féministe autrement". Une façon de dénigrer le féminisme actuel.. et d'en proposer un autre, essentialiste et qui hait les femmes autant que le machisme.



La narratrice, appelons-la Joy, puisqu’elle semble faire corps avec l’auteur, est “née dans les années 1970”. Ses parents et grands-parents ont fait la guerre pour qu’elle vive en paix, ils ont fui la Pologne pour qu’elle naisse dans une démocratie, son père a fait une heure de trajet par jour pour aller à Sciences Po pour qu’elle soit une fille de diplômé de Sciences Po.

“A présent c’est la paix”, les origines juives polonaises sont enterrées avec les grands-parents et l’ascension sociale n’est plus à faire. A présent “ce qui lui importe c’est de régler ses problèmes avec les hommes”. Une façon maladroite de dire qu’elle découvre le féminisme. Qui n’est pas une méthode pour régler ses problèmes personnels avec son père et ses ex, mais une réflexion sur la société qui dénonce un rapport de domination entre deux catégories sociales.

Joy découvre la cause des femmes une fois tous les autres problèmes réglés. Plus de guerre, plus de totalitarisme communiste, plus d’antisémitisme et plus de pauvreté. Tout va bien, il ne manque plus que l’égalité des sexes comme la jolie cerise sur le gâteau.

Elle glisse du conflit avec ses parents à un conflit général et politisé, celui mené par un genre contre l’autre. Il faut choisir son camp, “ta mère ou ton père? Il n’y a que deux possibilités : fille ou garçon. Deux aires de jeux, deux territoires, l’un plutôt dominé, l’autre plutôt oppresseur”.

L’adolescence de Joy est marquée par les groupes de copines, dont elle parle avec un mépris non dissimulé : “Des vraies filles, comme celles qu’on voit dans le RER”, tout en déballant les stéréotypes sur la féminité vue comme un calvaire, nécessairement, “L’idée de la pénétration, c’était une terreur”. “Elle n’avait pas d’autre choix que d’être du côté des filles, à l’époque, par peur, par ignorance”.

A la fin de l’adolescence, elle rejette les filles : “elle s’en est servie comme de poubelles”. “Elle les a jetées”. Les filles étaient une protection contre la virilité qui “porte en elle injure et violences”. Les groupes de filles sont l’uterus, qu’il convient de quitter pour commencer à vivre, à savoir rejoindre les garçons. Pas la mixité, les garçons. Les fréquenter exclusivement et en devenir un.

Joy Sorman a-t-elle oublié les humiliations, la rivalité cruelle et les rapports de domination qu’il existe entre filles? Etre une adolescente au milieu d’adolescentes, c’est être observée, comparée à la fille la plus jolie et populaire, voir sa féminité scrutée et détaillée. Joy Sorman tente de faire croire en une “solidarité féminine” qui disparaît même parmi les amitiés les plus fortes, dès lors qu’un garçon est en jeu. Les groupes de filles sont en fait souvent un lieu de compétition et de course à la soumission au modèle féminin imposé.

Les groupes de filles sont un “gynécée stérile”, une “protection”, “le pays du confort et de l’insouciance” . Quitter le sein maternel des groupes de filles, devenir adulte implique devenir un homme. Joy voit deux camps irréconciliable, non pas les femmes et les hommes, mais : la féminité et la virilité, et elle choisira le camp de la virilité. En reprenant le vieux schéma essentialiste, elle nous explique que certaines valeurs sont inhérentes à la nature masculine ou féminine. Une femme qui s’affirme et qui parle fort a renié son sexe.

La domination masculine décrite par Joy est la plus diffuse, c’est la domination du discours. Une domination qui passe inaperçue, qui s’installe paisiblement dans les familles et les salles de classe pour perdurer, s’amplifier, se matérialiser. Comment mettre des chiffres ou émettre des lois sur des prises de parole intempestives, une voix tonitruante qui couvre celle de sa voisine, qu’on a de toute façon habituée à se taire, à être attentive et placide plutôt qu’à parler pour ne rien dire. Ce n’est pas un fantasme, des études ont montré que les instituteurs et institutrices accordaient plus d’importance aux intervention des élèves masculins. Une crèche suédoise a relevé, grâce à des caméras, que le personnel accordait beaucoup plus de temps et d’attention aux garçons qu’aux filles (in Nordiques n°21 : Filles intrépides et garçons tendres).

Joy Sorman a pour ambition d’être “féministe autrement”. Et son féminisme déteste les femmes, selon la même logique que le machisme. Si une femme est nécessairement une victime qui se perd en bavardage, que les hommes “prennent”, autant devenir un homme : “Etre généreux, prendre le monde, prendre le monde comme on prend le maquis, comme on prend une fille.”

Au lieu de supprimer le rapport de domination, Joy Sorman propose que les femmes fassent l’effort de devenir dominante. On imagine facilement qu’elles devront mépriser les hommes timides, les gringalets, les homos et les femmes qui n’y arrivent pas.

“Il ne reste plus qu’à faire en sorte que les filles soient des garçons, que les garçons soient un peu des lesbiennes ; brouiller les camps, les croiser, en attendant mieux, en attendant l’annonce de la mort des sexes - tambours et trompettes - et l’avènement de la virilité pour tous.”

“En attendant mieux”.. Pourquoi un tel manque d’ambition? Travaillons-y tout de suite à cet avènement du “mieux” !

vendredi 3 mai 2013

Réponses à un masculiniste


En tapant "masculinisme" sur google, je suis tombée sur cet article, dans Agoravox : "les dangers du masculinisme". J'ai répondu. Tolérance zéro.


http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-danger-du-masculinisme-132752?debut_forums=0



Si le terme « masculiniste » n’est pas revendiqué par les associations de pères, il n’empêche ces associations véhicule un discours haineux contre les femmes qui renvoie à ce courant, j’en ai répertorié ici : 

On a le contre-exemple, sûrement pas isolé, de l’association étudiante « Osez le masculinisme » qui banalise la violence contre les femmes, et en particulier le viol.. comme si cette question n’était pas suffisamment tabou. On estime que 1 femme violée sur 10 porte plainte. Les autres vivent dans la honte et le déni. Pas de quoi plaisanter. 

Il paraît scandaleux à l’auteur de demander la parité. Selon lui, les élites seraient au pouvoir seulement grâce à leur talent. Les femmes en sont donc bien dépourvues.. Pourquoi les femmes ont-elles de meilleurs résultats en tant qu’étudiantes, pour ensuite occuper des postes à moindre responsabilité et salaire ? 
A cause, entre autres du « plafond de verre » qui les empêche de progresser au-delà d’un certain seuil. A cause de confiance en soi moins développée chez les femmes que chez les hommes. Quand on passe son enfance à se voir préférer ses frères, puis le reste de sa vie à être considérée comme un objet sexuel, jamais autant prise au sérieux que les hommes, et éventuellement victime d’agression sexuelle - oui, on a moins confiance en soi. 
En tant qu’auteur, j’ai été vendre mon livre sur des salons. On m’assimilait à une pute. J’ai fait du plaidoyer en faveur d’une ONG. On me parlait de mon physique. J’ai fait une plaisanterie en allusion à ma vie sexuelle parmi un groupe de collègues masculins qui parlaient du même sujet. Je me suis fait insultée. 
Etc etc etc etc ... 

Les hommes ne prennent pas les femmes au sérieux, je l’ai observé dans de nombreux domaines et milieux différents. Le phénomène de cooptation masculine parmi les élites est bien connu. La parité enrayera la cooptation entre hommes, qui se fait même inconsciemment, et permettra d’avoir de réels talents au pouvoir, peu importe le sexe, justement. 

Je me demande si l’auteur est sérieux quand il parle de « discriminations dont les hommes sont victimes ». 
Il est plus facile de trouver un travail pour une femme que pour un homme.. quel travail exactement ? femme de ménage, strip teaseuse, pute ? As-tu lu quelque part que les femmes occupent à majorité les emplois précaires et les moins qualifiés ? Qu’à poste égal, elles sont payées 9% à 10% de moins ? Les 25% d’écart de salaire dont on parle concerne l’ensemble des professions, mais il faut considérer qu’il y a beaucoup d’ouvrières et peu de PDGettes, et que ce sont les femmes qui s’arrêtent de travailler pour s’occuper de leurs enfants.

Les femmes, dans une entreprise, sont tentées de séduire les hommes voire coucher avec pour obtenir des avantages matériels. Je ne le nie pas, et c’est déplorable. Je trouve simplement regrettable qu’une femme ait plus de difficultés qu’un homme a être reconnue pour son travail, et qu’on la valorise plus pour son physique que pour son intelligence. 

A propos des codes vestimentaires, ils sont en général plus stricts et difficiles à appliquer pour une femme, qui doit constamment faire attention à ne pas être trop sexy, ni trop masculine ou négligée. S’apprêter, pour une femme, prend plus de temps, et coûte plus cher (il y a des études marketing dessus, je n’ai pas envie de développer ici). La pression quant à l’apparence et au physique est plus forte pour une femme que pour un homme. Par exemple, un homme un peu rond, c’est mignon, une femme un peu ronde c’est une grosse vache. 

Pour finir : les boîtes de nuit (certaines) sont gratuites pour les femmes. Essaie de trouver la raison par toi-même, je suis sûre que tu en es capable. J’ai entendu une remarque judicieuse à ce propos « si c’est gratuit pour toi, c’est que c’est toi le produit ». 
En outre, cette remarque me fait un peu mal quand je pense à une de mes meilleures amies qui a été violée par 2 mecs en boîte, à l’adolescence, sous GHB. J’imagine qu’ils en ont eu pour leur argent... J’y pense car c’est une amie, mais c’est loin d’être un cas isolé. Et ce genre de problématique exige une certaine pudeur, au lieu de revendications aussi mesquines. 

Bref, féministes, la route est longue ! 



Ponpon, l'auteur de l'article


Bonjour Fleur Furieuse,
Dans un premier temps je souhaiterais vous remercier car votre lien m’a permis de rebondir sur des sites (malheureusement officieux) de personnes étiquetés comme masculinistes que je ne connaissais pas, et ainsi d’y voir plus clair.
Pour ce qui est des citations et affiches que vous avez puisé sur les réseaux sociaux, je trouve en effet qu’elles sont grossières et idiotes, mais sans plus.
 Pour l’affiche « Rançons alimentaires » à part le coté racoleur, rien de bien choquant, pour celle « Je suis une mer(d)e » c’est extrêmement racoleur et grossier, mais on sait cependant que les divorces d’argent sont nombreux et que les garderie comptent beaucoup d’enfants dont les parents ne travaillent pas. Quant à la troisième, qui est surement la raison des hurlements de « Incitation à la violence envers les femmes ! » des groupements féministes, elle ne me choque pas tant que ça. Certes c’est maladroit idiot et racoleur (toutes les associations rivalisent dans ces domaines), mais ce que les détracteur oublie de mentionner c’est qu’il est ici fait référence aux personnes qui battent leurs enfants ! L’affiche attire l’attention sur le fait que ça n’est pas une exclusivité du père et propose une punition. Je ne suis pas d’accord avec le fait de suggérer ce genre de châtiment, toutefois, si j’étais témoin d’une scène de violence sur enfant, c’est celui que j’appliquerai, sans distinction de sexe.
Pour revenir sur le travail, je pense avoir déjà démontré où pouvait se situer l’écart de salaire entre hommes et femmes. Mais pour ce qui est des « PDGette » et autres places à hautes responsabilités c’est encore votre article qui apporte la meilleure réponse : « Lors d’un conflit sur la garde des enfants, les “mères arrivent à prouver qu’elles ont arrêté de travailler. Ou bien qu’elles ont ralenti, changé de rythme. Ce qui fait que le juge aura tendance à donner la garde plus souvent à la mère”, explique Delphine Msika, avocate au barreau de Valence (source : Slate). Elle ajoute que les pères demandent beaucoup moins souvent la garde des enfants que les mères : ‘il va falloir sortir plus tôt, aménager ses horaires, c’est beaucoup plus compliqué pour un homme que pour une femme”... Disons surtout que les hommes rechignent à mettre un frein à leur carrière pour s’occuper de leurs enfants, avant comme après un divorce. »
On ne peut pas tout avoir !
J’aime beaucoup la phrase : il va falloir sortir plus tôt, aménager ses horaires, c’est beaucoup plus compliqué pour un homme que pour une femme”...
C’est plus compliqué pour un homme d’avoir quelques passes droits de la part de son entreprise ? Pourtant tout homme aimerait quitter son travail plus tôt, vous admettez donc que les aménagements d’horaires sont défavorables aux hommes.
Deuxièmement, les entreprises ne valorisent pas les femmes (ni les hommes) sur leurs physique (c’est interdit par la loi), ni même par rapport à leur intelligence (c’est subjectif) mais simplement sur leur travail. Par contre, imposer une (fausse) parité est une violation de la liberté d’entreprendre, une de plus. 
Pour ce qui est des codes vestimentaires, si vous perdez trop de temps à vous préparer le matin, je vous suggère de mettre un tailleur pantalon et de ne pas vous maquiller, personne ne vous demande de le faire. Le naturel est souvent mieux que l’ostentatoire et donne une image de sérieux qui force le respect.

(Pompon me donne des conseils sur mon look. Et il sous-entend que c'est ce look qui fait que je me suis fait manquer de respect à de multiples occasions, comme la plupart des femmes. Typique. 
Et l'expression "forcer le respect" est révélatrice aussi. Le respect n'est pas spontané, il n'est pas du, en tant qu'être humain et égal, il est forcé. Par une quelconque compétence ou exploit ? non non, par la longueur de la jupe). 

De plus, ne croyez surtout pas que ces codes de beauté auxquels quelques-unes se référent et dont elles disent qu’ils sont une dictature vienne des hommes. C’est le fruit des magazines féminins  qui cherchent à mettre les femmes en rivalité pour vendre leur camelote. Les seins refaits, les lèvres collagénisées, le botox, le minishort, le maquillage à la truelle… ça ne plait qu’aux pervers, les hommes trouvent ça vulgaire.
Ce que vous décrivez au sein de l’ONG ou avec vos collègues est le fruit de mentalités stupides qui sont bien heureusement minoritaires. Pour le salon du livre, vous assimiler à une prostituée est un délit cocasse qui mériterait peut-être de figurer dans un deuxième tome de votre recueil.
Je vais pour l’instant me contenter de commander le premier, qui m’a l’air délectable.
Pour l’exemple des entrées gratuites en boite de nuit nos propos se rejoignent. Ce que je dénonce c’est la différence affichée entre les sexes de la part des entreprises. Tant que ces différences subsisteront il n’y aura pas égalité et vous le concevez.
Alors ne dite pas que c’est de la mesquinerie à moins que vous préféreriez être un « produit » plutôt que de vous acquitter de 25€. Si tel était le cas je ne comprendrais pas votre intervention sur le site.
Enfin, je sais que vous avez été contrainte de plonger dans les bas-fonds de l’humanité pour trouver de la matière pour votre livre, mais ne voyez pas le mal partout. Dire que tous les hommes sont violent ou pervers c’est comme dire que toutes les femmes sont des putes ou font des mariages d’intérêt. 
C’est une intolérance qui peut amener à d’autres généralités nauséabondes.

Réponse de Popo à Pompon : 


Les féministes ne « hurlent » pas. Elles observent, réfléchissent, écrivent, dénoncent. 

je ne fréquente pas les « bas-fonds » de quoi que ce soit, j’ai vécu dans plusieurs pays, fréquenté divers milieux sociaux, j’ai fait Sciences-po et parlé avec de nombreux hommes et femmes extrêmement différents. 


Les remarques sexistes auxquelles je fais allusion sont largement répandues. Je ne cite que quelques exemples, mais j’en ai entendues moi-même un nombre incalculable dans des contextes et milieux extrêmement divers. Les femmes de mon entourage également.
Je ne connais pas une seule femme autour de moi qui n’ait jamais été insultée, menacée d’agression sexuelle, agressée ou violée. Pas une seule. D’une petite tape sur les fesses en passant, au “frotteur” qui éjacule sur vos habits dans le métro, en passant par des remarques dégradantes ou des gestes déplacés.
Les auteurs de ces comportements misogynes ne sont pas stupides, sont loin d’être minoritaires et ils appartiennent à tous les milieux sociaux. 

Je ne vous ferai pas l’insulte de vous rappeler d’ampleur des violences faites aux femmes.

Apparemment, vous trouver cela normal d’insulter la maternité avec des jeux de mots orduriers et des généralisations insultantes. Ces hommes insultent des femmes qui portent les enfants, accouchent et s’en occupent en grande majorité (lisez les chiffres à ce propos). 
Vous trouvez cela normal d’être ramenée à son physique et à un statut d’objet de désir sexuel quelque soit le contexte. 
Vous trouvez cela normal aussi que 75 000 femmes soient violées tous les ans, qu’une femme meure tous les 2 jours sous les coups de son mari.... ?
La violence est la même. L’insulte est le préalable à la tape sur les fesses, la tape sur les fesses et le préalable au viol.
« qui vole un oeuf, vole un boeuf », vous connaissez ?
Une société qui permet l’insulte misogyne encourage des violences bien plus graves.




















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