Rappel : pourquoi les femmes et hommes concourent séparément ?
Depuis la participation progressive de femmes aux compétitions sportives de différentes disciplines, il est d’usage de séparer hommes et femmes dans la pratique et d’établir des classements masculins d’un côté et féminins de l’autre. Pour diverses raisons controversées qui ne seront pas développées ici, les hommes sont en moyenne plus grands que les femmes et présentent un avantage dans la force explosive, l’endurance et la capacité de récupération.
La puberté entraîne des modifications corporelles différentes suivant que l’on est né fille ou garçon. L’ensemble des différences morphologiques liées au sexe, appelé dimorphisme sexuel, est plus important entre femmes et hommes qu’entre filles et garçons prépubères.
Les hommes ont en moyenne une plus grande densité osseuse, des muscles plus puissants, la taille du coeur et un taux d’hémoglobine différent implique un meilleur acheminement de globule rouges dans les muscles et une plus grande cage thoracique donne de meilleures capacités respiratoires. Non seulement les femmes ont une musculature moins importante que les hommes, mais de plus, elles peuvent transporter des volumes d’oxygène moins importants, ce qui limite la capacité de mobilisation de ces muscles. Ainsi par exemple, malgré une maîtrise technique très poussée, l’une des meilleures joueuses de tennis au monde sera facilement mise en difficulté face à un joueur plus faible techniquement mais qui bénéficie d’un avantage physique substantiel du à cette capacité respiratoire maximale plus grande, avantage traduit en terme de force de frappe, de vitesse, mais aussi par une moindre fatigue accumulée. Comme le souligne la nageuse transgenre Sharron Davies dans les médias, cent hommes peuvent battre Serena Williams au tennis. En effet, si évoquons des données moyennes, il faut voir avant tout que l’homme le plus rapide à la course est vraiment, vraiment plus rapide que la femme la plus rapide à la course.
Pour cet ensemble de raisons d’ordre physiologique, la meilleure femme athlète sera toujours perdante face à un homme. Si les femmes n’avaient pas leurs propres compétitions, aucune d’elle ne pourrait remporter de médaille dans la plupart des disciplines sportives.
L’éthique du sport exige de faire se rencontrer des concurrent-es de même catégorie. Les minimes, qui ont entre 13 et 15 ans, ne concourent pas avec des adultes. On a créé des catégories de sexe, d’âge et éventuellement de poids pour que chaque athlète trouve un-e adversaire qu’il ou elle est capable de vaincre. En principe, les résultats d’une compétition ne sont pas joués d’avance.
Les “femmes trans” qui participent à des compétitions sportives - et gagnent - sont-il des tricheurs ?
Les personnes trans qui décident, à l’âge adulte, de concourir en tant que femme, ont fait leur transition après la puberté, alors que les avantages naturellement dévolus aux hommes étaient déjà présents. Ces personnes ont un corps d’homme adulte, qui plus est, un corps de sportif entraîné.
Dans certaines compétitions internationales, les hommes doivent se soumettre toutefois à des modifications hormonales pour être considérés comme des sportives transgenres. En 2015, le Comité International Olympique a émis des « recommandations » non contraignantes, selon lesquelles les athlètes féminines trans devraient abaisser leur taux de testostérone à 10 nmol/L (nanomoles par litre) et maintenir ce taux pendant l’année qui précède la compétition. Ce chiffre correspond-t-il à la réalité physiologique d’une femme ? Nous en sommes encore très loin, les taux de testostérone des femmes se situent entre 0,54 à 2,4 nmol/L[1].
Par ailleurs, cette réduction de la testostérone n’annule absolument pas les avantages physiques acquis par ces athlètes à la puberté. La Youtubeuse transgenre Blaire White rappelle que les athlètes trans que nous voyons sur la première marche des podiums font habituellement leur transition entre 30 et 40 ans, après des décennies d’entraînement sportif d’un corps masculin[2]. La taille des membres et de la cage thoracique n’est évidemment pas touchée, et le corps garde en mémoire ses performances en tant qu’homme. Selon l’institut suédois de recherche médicale universitaire Karolinska, même en suivant les directives du CIO, les athlètes génétiquement masculins sont, en moyenne, 40 % plus lourds (pensons aux sports de contact, nous y venons), 15 % plus rapides et 25 à 50 % plus puissants que les athlètes féminines. Tout le monde a le dopage en horreur ; ayons en tête qu’il confère un avantage chiffré à 9 à 12% des performances[3].
Etre sportive trans : parcours d'opprimée ou bonne combine ?
Alors que j’écris ces lignes, nombre de médias applaudissent la sélection de la Néo-Zélandaise Laurel Hubbard par son équipe nationale, « première athlète transgenre à participer aux Jeux olympiques » de Tokyo en 2021[4].
Née Gavin Hubbard, Laurel pèse 131 kg. Sa biographie indique qu’il a arrêté sa carrière d’haltérophile en 2001, puis qu’il a entamé une transition de genre en 2012, après être resté plus de 10 ans à l’écart des compétitions sportives. Lorsqu’il participe aux Championnats d’Haltérophilie d’Océanie de 2017 en tant que femme, Laurel Hubbard « établit un nouveau record ». Un record accessible à une femme ? En 2018, il provoque un accident de voiture, est condamné par la Justice pour négligence et commence à souffrir d’une blessure au dos qui vient s’ajouter à une blessure au coude qu’il s’est faite aux Commonwealth Games la même année. Malgré cela, au cours des deux années suivantes, il pulvérise un record féminin aux Championnats du monde de Thailande, un autre à l’Open Australia, et ajoute 3 médailles d’or à sa collection de trophées[5].
Les voix en faveur de cette conception très particulière de l’« inclusivité » avancent que les inhibiteurs de testostérone ont un effet amenuisant sur l’organisme, les sportifs trans perdraient de leur capacité physique. Je note le paradoxe qu’il y a à affaiblir volontairement son corps lorsqu’on est passionné de sport. L’Américaine Chloé Anderson témoigne dans ce sens. C’était un jeune homme sportif, un volleyeur, jusqu’à ses 19 ans. Puis il a entamé une transition, avec un bouleversement hormonal qui lui a causé des “problèmes de coordination et de faiblesse musculaire”. Elle témoigne sur les premiers mois de la prise d’hormones : “J’ai réalisé que mes muscles fondaient, c’était particulièrement difficile”.
Malgré ces difficultés, la jeune femme rencontre le succès : à 24 ans, elle est admise dans l’équipe de l’Université UC Santa Cruz. Elle se réjouit de l’accueil de son coach : “Il n’a pas vu le fait que j’étais trans, il n’a considéré que mon niveau sportif”. On comprend que l’Université ait tout intérêt à intégrer dans son équipe féminine une joueuse qui a la capacité de récupération d’un homme[6].
Géraldine Smith, journaliste française résidant aux États-Unis, attire l’attention sur le fait que le sport au lycée revêt une importance particulière en terme de réussite socio-professionnelle. “Les élèves des lycées peuvent obtenir des bourses très importantes pour accéder à l’université grâce à leurs performances sportives, ce sont des enjeux énormes, certains peuvent ainsi économiser plusieurs centaines de milliers de dollars." Ainsi Chloé Anderson, après un passé de jeune homme aux résultats scolaires à peine suffisants pour passer dans la classe supérieure, obtient une place chère et convoitée dans une université californienne.
Quand un "je suis une femme" suffit à faire d'un loser un vainqueur
Dans le sport amateur, il est matériellement difficile de tester le taux d’hormones masculines des participants. Notons également que dans 17 états américains, les garçons peuvent être en compétition avec des filles jusqu’à l’âge de 18 ans – l’âge où une carrière se joue - , sans réduction de testostérone. Andraya Yearwood par exemple, du fait de son identité de genre déclarée, est arrivé premier aux épreuves de 100 mètres et 200 mètres haies, battant à plates coutures les jeunes filles les plus entraînées de son lycée du Connecticut. Il aurait été classé dernier parmi les garçons. Lors d’un championnat entre lycées du même état, toujours dans la catégorie des filles, il est arrivé second. Après un autre transgenre.
Depuis 2019, sur le modèle des compétitions interuniversitaires canadiennes organisées par U Sports, les Jeux du Canada d’Hiver également autorisent les athlètes à concourir « dans la catégorie du genre auquel ils s’identifient ». David Patterson, président de ces Jeux, avance le respect de « l’inclusivité » et ajoute : « Nous voulons que les athlètes soient eux-mêmes »[7].
Le milieu du sport de haut niveau n’est pas unanime sur la question. Dans une tribune publiée sur le site du Times le 17 février 2019, Martina Navratilova, américaine d’origine tchèque et ancienne n°1 mondiale de tennis, réagit à la victoire écrasante de la cycliste sur piste transgenre Rachel McKinnon[8] aux Championnats du monde de Los Angeles en 2018. « Des centaines d’athlètes qui ont changé de genre par déclaration et avec un léger traitement hormonal ont déjà raflé des médailles en tant que femmes, alors qu’ils n’auraient jamais obtenu ces distinctions s’ils s’étaient mesurés à d’autres hommes. Le phénomène est particulièrement frappant dans les disciplines où la puissance est essentielle, davantage que la maîtrise technique. McKinnon n’est qu’un exemple parmi d’autres.”
L'ex-championne de tennis se préoccupe avant tout d’équité. Elle reconnait que tout le monde n’est évidemment pas à égalité face à une épreuve sportive, mais l’équité doit rester l’idéal vers lequel doit tendre le sport. Dans ce cas précis, Martina Navratilova dénonce une démarche active et consciente, de la part de personnes avec un corps d’homme entraîné, à abaisser leur taux de testostérone et changer de nom pour intégrer les compétitions féminines. Elle oppose cette démarche volontaire au cas souvent évoqué à ce sujet de Caster Semenya. L’athlète Sud-Africaine, triple championne du monde et double championne olympique du 800 mètres en 2012 et 2016, présente un excès naturel d’hormones masculines appelé hyperandrogénie. Née fille, elle n’a jamais pris d’hormone masculine dans le but d’être meilleure que ses concurrentes. Caster Semenya s’est entraînée avec les autres femmes et a gagné certes en partie du fait de son corps exceptionnel, mais sans avoir eu recours à quelque modification hormonale ou dopage que ce soit. Pourtant, la Fédération Internationale World Athletics a décidé en 2019 qu’elle devait baisser artificiellement son taux de testostérone pour être autorisée à concourir sur le 800 mètres, sa distance de prédilection. « Je refuse de laisser World Athletics me droguer ou m'empêcher d'être qui je suis », a-t-elle déclaré. Aucune recherche n’a été menée pour s’assurer de la non-dangerosité à long terme de cette modification hormonale. Caster Semenya a fait plusieurs fois appel de cette décision, sans succès. De ce fait, elle ne pourra pas défendre son titre sur 800 mètres aux Jeux Olympiques de Tokyo[9].
Evincée, de même que Kuinini Manumua, haltérophile néo-zélandaise de 21 ans qui doit céder sa place à Laurel Hubbard, 43 ans, aux prochains Jeux Olympiques, comme les autres femmes qui ont été écartées des Jeux, ou bien qui ne décrocheront aucun titre, car elles seront en compétition avec l’un des 8 hommes qui s’identifient comme femme qui devraient participer aux JO de Tokyo à l’été 2021.
A la suite de cette tribune, Paula Radcliffe, qui détient le record mondial de marathon, a dénoncé une « manipulation » des résultats lorsqu’un « homme biologique entre en compétition avec des femmes ». Kelly Holmes, médaillée d’or du 800 mètres et 1500 mètres aux Jeux Olympiques de 2004, précise dans un tweet qu’il ne s’agit pas « d’être transphobe ou de vouloir empêcher les gens de vivre leur vie comme ils l'entendent. Dans le sport, cette question soulève des problèmes différents pour des raisons évidentes »[10].
Les femmes en danger physique. Quand les sportives trans sont des hommes violents presque comme les autres
La même période, début 2019, a vu se former la coalition Save Women's Sports[11]. Sa fondatrice, Beth Stelzer, une haltérophile amatrice du Minnesota, a un message clair : si la définition du mot « femme » est abandonnée au profit d’une identité de genre sans critère biologique, « il n’y aura plus de sport féminin ». L’une des membres les plus éminentes de ce collectif, Linda Blade, est une coach sportive canadienne avec 40 ans d’expérience qui a notamment été l’entraîneuse d’un couple médaillé d’or aux Jeux Olympiques en patinage artistique. Elle est inquiète et en colère. Plus grave encore que l’éviction injuste de femmes aux premières marches des podiums, Linda Blade dénonce les blessures graves qu’ont subi des femmes à cause d’adversaires masculins dans des sports de contact comme le handball, le rugby et la MMA (Mixed Martial Arts).
Fallon Fox par exemple, se déclare transgenre en 2013, après avoir déjà remporté deux victoires contre des femmes sans avoir révélé être trans. Fallon Fox commence à faire parler de lui après un match qui n’a duré que 39 secondes. Erika Newsome, dite « le Pitbull », frappe les côtes de Fox qui reste imperturbable. Le combattant transgenre tenait déjà fermement la tête de son adversaire. C’est alors que, ses mains tenant fermement l’arrière de son crâne, Fallon Fox baisse brusquement la tête d’Erika Newsome et lui donne un gigantesque coup de genou dans le menton. Elle tombe face à terre, inconsciente. Sa carrière est terminée[12]. Personne ne l’avait prévenue que son adversaire était un homme. L’année suivante, Fallon Fox gagne un autre combat contre Tamikka Brents, lui causant une commotion cérébrale et 7 fractures du pourtour de l’oeil, dont une fracture d’un os situé derrière l’œil, à l’intérieur du crâne. A présent, un homme a la possibilité de faire fortune en brisant le crâne d’une femme. Les productions Mark Gordon Pictures sont quant à elles en train de préparer un biopic sur « la première combattante de MMA ouvertement trans », co-scénarisé par Fallon Fox lui-même.
Les femmes bientôt chassées du sport ?
La coach Linda Blade a de bonnes raisons d’être morose. « Quand j’entraîne une jeune fille dont le rêve est de devenir une grande athlète, qu’est-ce que je dois lui dire ? Est-ce que je dois lui mentir et lui dire qu’elle a sa chance, alors que je sais qu’elle devra se confronter à des hommes biologiques toujours plus nombreux ? »[13] Les jeunes sportives sont découragées dès le lycée, elles savent qu’elles sont vaincues d’avance. « L’important c’est de participer » ? Mais à quoi bon ?
Fondateur des Jeux modernes, le très misogyne et raciste Pierre de Coubertin exprimait clairement sa révulsion envers des « olympiades femelles, inintéressantes, inesthétiques et incorrectes ». Il a toujours obstinément refusé la participation de femmes : « Aux Jeux olympiques, leur rôle devrait être surtout, comme aux anciens tournois, de couronner les vainqueurs ». Le Baron aurait été ravi de voir que, près d’un siècle après la première participation de femmes aux JO en 1928, les Jeux Olympiques sont en train de revenir à leur état d’antan.
[1] https://tradfem.wordpress.com/2020/10/23/barbara-kay-les-politiques-sportives-transgenristes-ont-jete-par-la-fenetre-toute-pretention-au-fair-play/
[2] https://www.youtube.com/watch?v=20vfmSjnYFw
[3] https://tradfem.wordpress.com/2020/10/23/barbara-kay-les-politiques-sportives-transgenristes-ont-jete-par-la-fenetre-toute-pretention-au-fair-play/
[4] https://www.francetvinfo.fr/sports/halterophilie/jo-2021-l-halterophile-laurel-hubbard-premiere-athlete-transgenre-a-participer-aux-jeux-olympiques_4672615.html
[5] https://todayuknews.com/us-news/the-story-behind-new-zealand-transgender-weightlifter-laurel-hubbard/
[7]https://nationalpost.com/pmn/sports-pmn/canada-winter-games-using-new-gender-inclusion-policy-at-2019-event
[8] https://www.thetimes.co.uk/article/the-rules-on-trans-athletes-reward-cheats-and-punish-the-innocent-klsrq6h3x
[11] https://savewomenssports.com
[12] https://www.theverge.com/2013/3/21/4131174/fallon-fox-mma-science-transgender-fighting-athletes