Article posté dans le tumblr Je connais un violeur et qui a été traduit en anglais.
Un jour, à table, mon frère, tout content, nous raconte une de ses conquêtes : Elle l’a dragué toute la soirée (quand j’ai demandé des précisions sur ce point : elle lui a souri et l’a regardé plusieurs fois), et quand en fin de soirée elle avait trop bu et qu’elle est allée se coucher (car visiblement malade, à deux doigts du coma), il est allé dans le lit et l’a “niquée”.
Un jour, à table, mon frère nous raconte le viol qu’il a commis. Et tout le monde trouve ça normal.
Un jour, dans la cuisine, ma mère et moi parlons de son compagnon (mon beau père, donc). Elle m’explique que sa première femme ne voulait pas d’enfant, mais qu’il a insisté, et insisté, et qu’il l’a mise enceinte.
Un jour, dans la cuisine, ma mère me raconte que son compagnon a violé. Et elle trouve ça normal.
Je connais un, deux, mille violeurs. Je les connais, et chaque jour je les vois, je leur dit bonjour, je mange avec eux, je les soutiens quand ils vont mal. Je connais, un, deux, mille violeurs qui m’ont hurlé que NON, ils n’avaient pas violé. Que si un jour ils violaient quelqu’un, ils se suicideraient de honte et de dégoût.
Je connais un, deux, mille violeurs. Des gentlemen, des gens normaux, des gens que j’aime. Et pourtant, ce sont des violeurs. Et ils ne le savent même pas.