Pour les besoins d’une prochaine
campagne d’Osez le féminisme !, je me suis replongée dans les livres qui
ont enfiévré mon enfance.
J’ai découvert, non pas l’origine
du monde que je connais déjà, mais l’origine des stéréotypes sexistes. Alors
qu’ils sont encore innocents, on dit aux petits garçons qu’ils sont mieux lotis
par la nature que leurs soeurs, on compare les hommes à des jardiniers et les
femmes à un lopin de terre. En voyant l’imaginaire des enfants nourri d’images
aussi distordues et qui impliquent autant d’inégalités, le sexisme ambiant ne
m’étonne guère.
Les filles, c’est moins bien
Les garçons ont un
« zizi » et les filles n’ont rien du tout. Ou, si elles ont de la
chance, une « zézette ». Une chose comparable mais plus petite. Les
filles sont caractérisées par comparaison avec les garçons qui sont la norme.
Nous restons le deuxième sexe, l’autre, plus petit, plus compliqué, moins ceci
ou plus cela.
« Laisse tomber, ça a l’air
vraiment encombrant et inconfortable leur machin. Et puis, tu verras plus tard.. Il vaut parfois vraiment mieux être une femme »
En lisant des conseils sur
Internet adressés aux parents soucieux d’expliquer leur venue au monde à leurs
enfants, on tombe sur des poncifs toujours similaires : “on peut
expliquer que pour faire un bébé, il faut un papa et une maman qui s'aiment
très fort et que le papa dépose une graine dans le ventre de la maman.”
Mis à part le
« dépose », plutôt délicat si on pense à la sueur et aux grognements
dépensés dans l’entreprise, on reste dans la sempiternelle répartition des
rôles entre l’homme actif qui part à la chasse, pardon, dépose la graine, et la
femme qui.. euh, non rien. « dans le ventre ». Réduite à son
« ventre », elle attend que ça se passe en regardant le plafond.
Cette illustration, où l’on voit
la lubrification féminine, si ardemment recherchée à l’âge adulte, qualifiée d’un
« buerk », provient du site de l’exposition « le zizi sexuel ».
On y découvre les craintes
légitimes et partagées d’un jeune garçon à la crête blonde. Je cherche encore
son homologue féminine. Nadia est présente dans de rares illustrations, mais elle ne s'exprime pas, les craintes et questionnements propres aux petites filles et adolescentes sont
ignorées. (du moins sur le site Internet. Je n’ai pas visité l’exposition, mais
selon une militante d’OLF, et ça me semble révélateur, on peut y lire que « le
clitoris sert à faire pipi ». Tout un programme)
La distribution des rôles est parfaitement respectée, et, chose étrange, le garçon est le seul à avoir le coeur qui « bat fort » :
La distribution des rôles est parfaitement respectée, et, chose étrange, le garçon est le seul à avoir le coeur qui « bat fort » :
Heureusement, ceci est drôle (et
très vrai) :
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