lundi 12 août 2013

Frances Ha, figure féminine libre et revigorante









Frances, apprentie danseuse de 27 ans, amuse la galerie avec des pas de débutante, joue à se bagarrer, court dans la rue et tombe par terre. Elle est vivante, souple, son corps crève l’écran. Sans artifices, les cheveux en pétard, elle a des amis garçons qui la « friendzone ». Elle part en week-end toute seule et plaisante de son acné. Frances Ha est un film sur le corps de Frances, un corps qui s’épanouit sans la moindre scène d’amour ni le moindre baiser.

Il n’y a pas d’histoire d’amour dans Frances Ha : le boyfriend est évacué dès la deuxième séquence et ne sera pas remplacé. Si Frances et sa meilleure amie parlent de sexe, c’est pour dire : « On baisait plus », et « Il m’éjaculait sur le visage, la grande classe ». C’est le mot « undatable » qui revient le plus souvent. Sophie, sa meilleure amie, se fiance, et son couple est ridicule.

Frances rompt avec son copain dès le début du film, mais c’est renoncer à sa relation avec Sophie qui sera le plus difficile. Les deux jeunes femmes sont liées par une amitié sororale qui mêle lâcher prise, familiarité physique et fusion des imaginations. Puis Sophie déménage et la carrière de Frances au sein de sa compagnie de danse est compromise. Entre incertitudes, à peu près, hésitations, problèmes d’argent, décisions peu judicieuses et ratés divers, la vie de Frances est décrite avec réalisme et un humour non pas gaguesque mais qui se loge dans les détails. On se plante dans les dates, on gaffe et on se moque des codes de séduction. « Faites comme si je n’étais pas là, je cherche seulement à attirer votre attention ». Et le happy end sera la réconciliation avec Sophie et la reconnaissance en tant que chorégraphe par la directrice de la troupe.

Frances Ha se plante et persévère, rayonne naturellement et fait passer les relations amicales et sa carrière artistique avant la quête du grand amour. Une vraie belle figure d’identification féminine qui revigore !


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